L'art du compostage

A la maison comme au jardin, nous produisons beaucoup de déchets organiques  
Bonne nouvelle, nous pouvons leur offrir une nouvelle vie grâce au compostage et au paillage.

QUELQUES CHIFFRES
- Les déchets organiques sont composés à 80% d’eau ! C’est donc un non-sens économique et écologique de les transporter puis de les incinérer.
- Environ un tiers des ordures ménagères sont organiques.

QUELS DÉCHETS COMPOSTER ?
On entend des discours variés sur ce que l'on peut mettre ou ne pas mettre dans son composteur.
Ce que je liste ci-dessous est issu des informations que j'ai pu cumuler, mais à chacun de faire son expérience !
Ça dépend aussi de l'usage que vous faites ou non du compost (jardinage...).
Je développerai plus tard des questions particulières.

» Les déchets de cuisine : épluchures de fruits et légumes (agrumes acceptés en quantité limitée et en petits morceaux), fruits et légumes abimés (en morceaux), restes de repas d’origine végétale (pensez à réutiliser plutôt que de jeter), coquilles d'œufs écrasées, thé ou tisane (même en sachet), marc de café (même avec le filtre en papier), essuie-tout sans produit chimique...
A éviter : Produits d’origine animale (viande et os, poisson et arêtes, produits laitiers), huile de cuisine, sauces, pain

» Les déchets de jardin : branches et branchages (broyés), feuilles, plantes et fleurs fanées (en morceaux), tontes de gazon sèches (le mieux est toutefois de les laisser au sol en mulch), mauvaises herbes non montées en graines...
A éviter : plantes malades, plantes invasives, gros morceaux de bois (longs à composter), gazon humide.

» Autres déchets à éviter : litière et excréments d’animaux, sciure, cendres, sacs « biodégradables »

En cliquant sur le lien ci-dessous, vous trouverez la plupart des questions que l'on se pose concernant le compostage :
https://www.compostage.info/faq

Rappel des 3 règles d’or pour obtenir un compost de qualité et éviter les nuisances :

J'insiste sur le fait que le compostage est un processus qui doit se faire en présence d'oxygène, d'où l'importance du brassage et de la diversité des apports.
Sinon, ça devient une fermentation et là ça sent mauvais !

Les principaux problèmes rencontrés et leurs solutions :


Le compost mûr est prêt à l’emploi au bout de 6 à 18 mois, lorsqu’il ressemble à du terreau : il en a la couleur sombre, la texture légère et une agréable odeur de sous-bois.

Attention, il ne faut pas l’utiliser pur ! Les quantités diffèrent selon l’utilisation mais en moyenne il est conseillé d’en mettre 1/3 pour 2/3 de terre végétale.

En complément des infos ci-dessus et pour reprendre les questions posées hier lors de l'atelier :

Peut-on mettre de la viande et du poisson au compost ? (compostage individuel uniquement)
Oui, mais attention ! Ce sont des déchets sensibles. Il faut absolument brasser et apporter des matières sèches.
Le volume de déchets et l’activité des organismes doivent être suffisants dans le composteur pour permettre une assimilation correcte de ces déchets. Ne démarrez donc pas un compost avec de la viande et du poisson. Attendez d’avoir une certaine quantité de compost en décomposition. Faites des tests avec des apports progressifs.
Pour de petites quantités (gras de jambon), procédez comme suit : dépôt, brassage, couverture avec des matières sèches. Pour des quantités importantes (carcasse de poulet, carcasses de crevettes), faites un trou dans le tas de compost, déposez vos déchets carnés et refermez le trou. Ne brassez pas durant 15 jours.
Une fois le compost mûr, vous retrouverez bien sûr des os de poulet, des coquilles de moules ou d’œufs... Ce sont des éléments intéressants pour le sol et vos végétaux, car riches en minéraux. S’ils vous dérangent, tamisez votre compost mûr. Vous pourrez ensuite les remettre dans votre composteur où ils poursuivront leur décomposition.

Faut-il composter les peaux d’agrumes ?
Les arguments avancés sont souvent :

- les peaux d’agrumes mettent du temps à se décomposer ;
- les agrumes sont acides et leur apport risque d’acidifier le compost ;
- les agrumes peuvent être fortement traités et cela peut nuire aux micro-organismes présents dans le compost.

Reprenons ces arguments :

- Effectivement, une peau d’agrume mettra plus de temps à se décomposer qu’une épluchure de poire ou de pomme. C’est normal, car elle est plus épaisse. La décomposition est d’autant plus rapide que les éléments sont fins et de petites tailles. A partir du moment où vous découpez les peaux d’agrumes (2 ou 3 coups de couteau supplémentaires, c’est tout) avant de les mettre au bac à compost, il n’y aura pas de problème. Il est également toujours nécessaire, quels que soient les déchets déposés, de brasser régulièrement.

- L’acidité : oui les citrons sont acides… mais la tomate également.
Il faut savoir qu’un processus de compostage qui se déroule correctement passe d’abord par une phase acide, quelles que soient les matières compostées. L’acidité du déchet organique déposé dans le composteur n’aura donc aucun impact sur le travail des organismes. C’est vrai, les vers de terre n’aiment pas l’acidité mais ils n’interviennent que tout à la fin du processus. Avant, il y aura beaucoup d’autres micro-organismes qui vont se délecter des peaux d’agrumes.
Le compost mûr sera, quant à lui, légèrement basique.

- Les traitements : c’est vrai, les agrumes non bio sont traités au même titre que les autres fruits. Par le processus de compostage, il y a une dégradation des produits phytosanitaires (jamais intégrale malheureusement) et surtout, ces produits ne vont pas empêcher le compostage. Si possible, privilégiez le bio, sinon, compostez quand même, ça marche !

Au-delà des critiques classiques que nous venons de traiter, se passer du compostage des agrumes serait une erreur, d’abord parce que cela « grossira » votre poubelle mais surtout car la peau des agrumes est riche en potasse. La potasse est un engrais bien connu des agriculteurs  : c’est un fertilisant essentiel à la croissance et à la santé des plantes. Un végétal en état de carence de potassium sera beaucoup plus vulnérable aux différentes attaques et maladies.

Que faire des huiles végétales usagées ?
Il est déconseillé de mettre de l'huile dans le compost car elle peut ralentir le processus de décomposition en réduisant la circulation de l’air.
Il faut les porter en déchetterie et ne surtout pas les jeter dans les canalisations au risque de les boucher et de perturber le bon fonctionnement de la station d’épuration !
L’huile collectée en déchetterie pourra ainsi servir à la fabrication de Biodiesel, de combustible pour chaudière ou à l’alimentation de méthaniseurs.

Peut-on jeter des coquilles d’œufs ?
Les coquilles d’œufs présentent l’avantage d'être particulièrement riches en minéraux. Leur teneur en calcium, potassium et magnésium en font un composant idéal pour enrichir votre compost et en diminuer l’acidité.
Étant toutefois longues à se décomposer, il faut les broyer dans la main avant de les jeter.

Peut-on mettre des cendres dans le compost ?
Il est possible de saupoudrer de la cendre de bois en petites quantités pour neutraliser une éventuelle acidité, mais n'en abusez pas afin d'éviter l'asphyxie du compost par le colmatage de sa porosité.

Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à les poser ici